Pour lutter contre ce qu'il qualifie de "scandale de santé publique", Jacques Chirac a lancé depuis le Bénin une campagne de mobilisation internationale contre le trafic de faux médicaments.
Cet "appel de Cotonou" vise à sensibiliser les responsables politiques du monde entier à ce marché illicite, qui, selon l'Organisation mondiale de la santé, correspondrait à 10% du marché pharmaceutique mondial, soit quelques 52 milliards d'euros chaque année.
L'ancien président français, associé à plusieurs chefs d'Etats africains dont ceux du Bénin et du Burkina Faso, propose la tenue d'une conférence internationale sur le sujet dès l'an prochain. Son objectif est d'aboutir le plus rapidement possible à une convention d'interdiction de la production et du commerce de faux médicaments ratifiée par le plus grand nombre d'Etats.
Selon les estimations de l'OMS, le trafic de faux médicaments est en passe de devenir plus florissant que le trafic de drogues. La fabrication d'un comprimé de faux Viagra coûte 0,05 dollar et rapporte un bénéfice de 6 000 à 20 000% que l'on vende le produit frelaté via internet ( 3 dollars) ou dans les pharmacies de rue ou de marché (10 dollars). Mais surtout jusqu'à 70% des médicaments antipaludiques en circulation en Afrique seraient des contrefaçons. Les premières victimes de ce trafic en pleine croissance sont donc les ressortissants des Etats les plus pauvres. Un médicament consommé sur quatre dans les pays en voie de développement est un faux.
Suzanne Lim
Source: Prescriptions Santé - N° 48 - Novembre 2009.
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